Des réformes universitaires ambitieuses pour une jeunesse ambitieuse

Jeunes Démocrates
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3 min readNov 3, 2017

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Le gouvernement a présenté en début de semaine un grand plan sur la place des étudiants au sein de notre système universitaire. Un groupe de travail mené au sein des Jeunes démocrates a lui aussi rendu ses conclusions, très proches de celles du gouvernement. Nous saluons donc ces annonces, tout en apportant quelques éléments supplémentaires au débat. Des précisions, mais également des points de vigilance.

Le gouvernement investit dans la réussite des étudiants

Le plan étudiant et l’instauration de nouvelles modalités d’entrée à la fac seront financés par un investissement de près d’un milliard d’euros sur le quinquennat, dont 450 millions déjà annoncés dans le cadre du grand plan d’investissement (GPI).

En finir avec le tirage au sort

Le tirage au sort, utilisé cette année pour certaines filières sous tension, a généré de nombreuses frustrations et donné lieu à des situations d’étudiants se retrouvant sans affectation. Le gouvernement s’engage à ce qu’un nouveau système soit mis en place à compter de la rentrée prochaine. Avec ce nouveau système, les étudiants feront moins de vœux, mais de nouvelles catégories de souhaits seront proposées : un étudiant pourra par exemple faire le vœu d’une année de césure. Toutes les candidatures seront examinées pour les filières non sélectives : “Dans la plupart des cas, l’université dira “oui” au choix du bachelier et dans certains cas, elle dira “oui, si”, c’est-à-dire si le candidat accepte un parcours adapté qui lui permette de réussir dans la filière qu’il a choisie.

Toutes les candidatures seront examinées pour les filières non sélectives

Le programme de fondation, une pierre supplémentaire à mettre en place pour la réussite du plus grand nombre

Dans le cadre de la réforme de la transition du baccalauréat à l’université, nous souhaitons promouvoir la création d’un programme de fondation facultatif, mélange souple de propédeutique et d’orientation approfondie, conseillé aux étudiants ayant des difficultés dans les matières qu’ils souhaitent suivre. Ainsi, les étudiants non sélectionnés pour une entrée directe dans les programmes de leur choix pourraient suivre des modules de remise à niveau dans les matières où leurs scores au baccalauréat et aux tests d’entrées universitaires seraient trop justes. Toutefois, dans les domaines où ils seraient “au niveau”, les étudiants pourraient suivre les modules du cursus universitaire qu’ils désirent suivre, et ainsi engranger des crédits ECTS pour éviter toute perte de temps. La modularité des études autoriserait cette forte flexibilité dans le parcours de chaque étudiant.

La transformation des cursus par la modularité, facteur de réussite et d’épanouissement pour les étudiants

En France, le rapport au temps académique des étudiants est biaisé. En effet, du fait de la semestrialisation des cursus, beaucoup d’entre eux ont tendance à penser qu’une licence doit impérativement se faire en 3 ans. Toute autre option équivaudrait à une perte de temps. Pourtant, cette rigidité cause une pression inutile chez certains, y compris les moins aisés, qui doivent parfois travailler pour subvenir à leurs besoins en parallèle de leurs études. De la même manière, le manque d’expérience professionnelle des jeunes diplômés est un des premiers freins à l’embauche, mais l’organisation par semestre des études supérieures ne permet que difficilement d’acquérir une expérience du monde du travail, par manque de temps.

Le manque d’expérience profesionnelle des jeunes diplômés est un des premiers freins à l’embauche

Pour la réussite et l’épanouissement des étudiants, il nous semble essentiel de mettre enfin en place les cursus modulaires, plutôt que semestrialisés, en accord avec les principes du Processus de Bologne. Ceci permettrait à celles et ceux qui le souhaitent d’étudier à temps partiel, tout en acquérant une expérience professionnelle ou bénévole.

De la même manière, ce système plus flexible pourrait donner lieu à un changement d’attitude vis-à-vis de la durée des études. En effet, il permettrait à chacun d’accepter que ce n’est pas tant la rapidité avec laquelle on acquiert une nouvelle connaissance qui compte, mais bel et bien le fait que cette connaissance soit acquise. A noter que les cursus modulaires permettent une réorientation plus douce, si celle-ci est nécessaire, grâce à des modules communs partagés entre programmes de différentes spécialités (cours de langues vivantes présents tant en arts et en lettres qu’en sciences, etc.).

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